Entrée en vigueur le 1er janvier 2019, la loi Pochon-Warsmann a réformé la gestion des listes électorales. Le plus grand changement est la date limite de dépôt d’inscription fixée au 31 décembre. Depuis l’année dernière, les citoyens peuvent s’inscrire jusqu’au sixième vendredi précédant le scrutin, soit le 7 février 2020 pour les municipales.
La réforme introduite en 2019 interroge toujours sur son efficacité. Ses objectifs : une plus grande souplesse de l’inscription pour les électeurs et plus de fiabilité des listes électorales. Parmi les principales nouveautés, le répertoire électoral unique (REU). Il permet de regrouper tous les électeurs en un seul et même fichier, et non plus commune par commune. Toutes les modifications sont mises à jour en continu automatiquement. Désormais, plus besoin de rappels pour vérifier que l’électeur habite au même endroit. Avant, chaque commune gérait sa propre liste électorale.
Selon l’Insee, l’objectif de cette grande base de données est de lutter contre les « mal ou non inscrits » (9,5 millions en France). L’institut de statistiques qui gère le REU explique également qu’il « fallait passer de 35 500 petites bases communales, potentiellement incohérentes entre elles, à un répertoire centralisé ».
La réforme s’axe sur les deux grands acteurs des scrutins : les électeurs et les communes. Pour les votants, en plus de la date limite d’inscription repoussée, d’autres aménagements ont été faits, selon le Ministère de l’Intérieur.
Du côté des communes et des services consulaires :
Lors des élections européennes l’an dernier, la plateforme a été vivement critiquée. D’abord à cause de son arrivée juste à l’approche du scrutin. Résultat : les mairies n’étaient pas prêtes. Selon Marjorie, agent d’accueil administratif d’une mairie* près de Nancy (54), le REU « a fait paniquer les mairies au début ». D’après elle, tout le monde est gagnant : « les électeurs maitrisent plus leur inscription et les mairies ont moins de travail ». Les communes signalent les personnes qui leur font part d’un changement. Ensuite, quelques personnes n’ont pas pu voter car elles étaient inscrites au mauvais endroit. Selon Magali Demotes-Mainard, directrice du projet Elire (qui vérifie si les listes de l’Insee correspondent à la réalité), « l’Insee a cherché les dates d’inscription de ces électeurs pour les affecter sur le lieu de l’inscription la plus récente ». Malgré ce travail, certains n’ont pas pu voter l’an passé.
*Le prénom a été modifié.
Coralie Florentin