Selon un rapport de l’Ifop, Institut d’études opinion et marketing, pour Paris-Match, les jeunes ne représentaient que 33% des votants aux élections européennes du 25 mai dernier. Manque d’information ou profond « désamour » ? S’il semblerait que l’Europe ne plaise pas ou plus au moins de 25 ans, c’est peut être car certaines failles de l’institution continuent de creuser un fossé entre elle et la jeune génération.
Ils étaient les plus nombreux à s’abstenir de se rendre aux bureaux de votes. En effet, 73% des jeunes ont décidé de faire l’impasse sur le rendez-vous aux urnes pour les élections européennes de 2019. Quatre étudiants Strasbourgeois ont accepté de répondre aux questions que soulèvent ce faible résultat.
Les 18-25 ans n’affichent pas un grand intérêt pour l’Europe et les politiques qui la dirigent. Pourtant, pour Chiara, étudiante en journalisme, l’Europe est une évidence : « On doit s’intéresser. On est tous citoyens et citoyennes européens. Les jeunes Français ne se rendent pas compte de tout ce que l’Europe, et plus particulièrement l’Union Européenne leur apporte au quotidien ». En effet, les frontières ouvertes sur plusieurs pays du monde est un véritable atout pour les moins de 25 ans. Depuis la création du programme Erasmus par la Commission Européenne en 1987, plus de 9 millions de personnes en ont bénéficié et ont pu étudié et se former aux quatre coins de l’Europe.
Mais les jeunes français affirment être en manque d’information sur ce qu’est et ce que fait l’Europe, au niveau national mais également international. Selon Hugo, photographe de 22 ans, l’Europe est beaucoup trop complexe :
« C’est compliqué à comprendre, c’est pour ça que les jeunes ne veulent pas en entendre parler. Il faut bien s’y plonger pour saisir son fonctionnement, la différence entre le Parlement et la Commission. Pour les intéresser, il faut la simplifier ». La simplifier, oui, mais peut-être faudrait-il avertir la population sur les questions européennes ? Pour Christelle, 20 ans, c’est un problème d’éducation : « Quand on apprend l’Histoire à l’école primaire par exemple, on est pas assez sensibilisé à l’Europe et son fonctionnement. En tout cas, moi, je n’en ai aucun souvenir ! ».
A part l’absence d’informations, certains jeunes se plaignent également de son manque de proximité avec les citoyens européens. D’après Hugo, L’Europe « est gouvernée par des « cravateux » de Bruxelles qui sont beaucoup trop éloignés des réalités de la jeunesse française ». Bastien, 18 ans, qui étudie le cas de l’Europe pour ses études en droit, pense que ce manque d’intérêt touche la population française en général. Pour lui, plusieurs facteurs entrent en compte dans cette désaffection : « Les Français ont besoin de se sentir représentés pour s’intéresser à une institution, or ce n’est pas le cas de l’Europe. De plus, les médias dressent un portrait peu flatteur de l’Europe et de sa politique. Ça peut jouer sur l’intérêt que lui porte les jeunes ». Bastien, très engagé dans les questions européennes, pense qu’il n’y a que la mise en place de politiques d’échanges culturels et sociaux qui pourront pallier ce « désamour » de la part de la jeunesse française.