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Les petits commerçants voient rouge

Depuis notre chasse aux oeufs de dimanche, le petit chocolat de fin de repas est devenu un rituel. Comme pour la plupart des Français, ils viennent tout droit des rayons d’une grande surface. Les chocolatiers étant fermés pour la plus grande partie, impossible de soutenir les petits commerces de proximité en ces temps de crise. 

« Hélas, nous avons passé Pâques sous cloche ». C’est ainsi que Fatima, propriétaire du concept-store de chocolat La Malle Aimée à Strasbourg décrit son week-end de fête cette année. Alors que son magasin est fermé depuis le début du confinement, Fatima n’a pas pu, comme de nombreux autres revendeurs de chocolat, vendre ces produits de Pâques. Située entre deux magasins fermés, elle savait que les clients ne seraient pas au rendez-vous : « Je n’ai pas passé ma commande de chocolat le 20 mars comme les années précédentes car je savais que j’en aurai sur les bras après. Les produits de Pâques sont très chers, car la fabrication est coûteuse et minutieuse. C’est beaucoup de travail pour les chocolatiers. Ce sont eux les plus grands perdants de ce confinement ». Malheureusement, la période des chocolats est passée et ne recommencera pas avant septembre. Pour Fatima, c’est le plus gros chiffre d’affaire de la saison qui s’envole : « Je pense que mes pertes s’évalueront autour de 3 000 euros. Si on a pas vendu ces chocolats dans les quatre jours, ça ne sert à rien. Et même si je pouvais réouvrir demain, je ne vois pas l’intérêt. Les gens ont déjà acheté leurs chocolats. Je devrai attendre le 1er mai et la fête des mères pour revendre quelque chose ».

Les supermarchés décrochent le Jackpot

Alors que les petits commerces sont impuissants face à ce confinement imposé, les grandes surfaces n’ont pas désemplies en ce weekend de Pâques. Si la plupart étaient fermées le vendredi Saint et le lundi de Pâques en Alsace-Moselle, les Français se sont rués sur leurs chocolats le samedi pour faire plaisir à leurs enfants et petits-enfants. Antoine a été abasourdi des commandes qu’il a préparé : « Je n’ai pas fait une seule commande qui ne contenait pas des chocolats. Et le magasin était plein. On a eu énormément de monde, la surveillante a géré l’accès au Match jusqu’à 13h, contre 11h d’habitude ». La plupart des chocolatiers étant fermés, le confinement a favorisé l’achat des chocolats de Pâques en supermarché : « Je pense que les gens ne voulaient pas trop se déplacer par peur du virus. Et je pense que les prix au Match sont très avantageux en comparaison à un artisan local ».

Les fêtes de Pâques sont désormais bien terminées. Fatima, comme beaucoup d’autres commerçants dans son cas, serre la ceinture face à un avenir incertain. 

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