À quelques jours du début du scrutin, candidats et électeurs se préparent pour les élections municipales. Selon les chiffres de l’INSEE, près de 47,7 millions d’électeurs sont inscrits sur les listes électorales en France pour les municipales 2020. Parmi eux, 5 millions ont entre 18 et 24 ans. Mais malgré leur inscription sur les listes électorales, les jeunes semblent manquer d’enthousiasme vis-à-vis du scrutin.
Les bureaux de votes ouvriront ce dimanche, et il n’est pas certain que les jeunes se bousculeront à leurs portes. D’après un sondage de l’IFOP réalisé en partenariat avec le Forum Français de la Jeunesse, seulement un tiers des jeunes entre 18 et 25 ans se déclare intéressé par les élections municipales de 2020. Même si la plupart d’entre eux sont inscrits sur les listes électorales, il n’en semblent pas plus enthousiastes pour autant : seuls 33% des inscrits prévoient d’aller voter ce dimanche. Marie-Alice, élève à Sciences Politiques Strasbourg, compte se rendre dans un bureau de vote : « Pour moi, c’est un devoir d’aller voter. Depuis que j’ai 18 ans, je n’ai jamais loupé une seule élection. Mais beaucoup de mes amis n’y vont pas, car ils ne s’y intéressent pas du tout. Je ne suis même pas sûre que tous savent qu’il y a des élections ce week-end, et je trouve ça triste ».
Les 18-25 ans ne se sentent pas concernés par ces élections, et ils ne s’en cachent pas. Alors que l’acte du vote est considéré comme un devoir, cela ne semble pas plus motiver les jeunes, qui boycottent les bureaux de vote. Toujours selon le sondage de l’IFOP, 26% des jeunes s’abstiendront de voter car ils seront en week-end, en congé ou en déplacement. Valentin Lacoture, à Strasbourg pour ses études, n’y voit pas d’intérêt. « Je suis inscrit sur la liste électorale de mon village, mais je fais mes études à Strasbourg. Je n’ai pas fait le changement d’adresse. Il faudrait que je rentre ce week-end en région parisienne pour aller voter. Je n’ai pas du tout suivi les municipales là-bas, alors malheureusement je n’irai pas voter », explique-t-il.
D’autres estiment que ces élections n’auront pas d’effet immédiat sur leur situation, et refusent alors de s’investir dans le vote. L’abstention est aussi un moyen, pour nombre d’entre eux, d’exprimer leur mécontentement. D’autres, comme Arthur De La Mettrie, étudiant strasbourgeois, choisissent de voter blanc : « Je vote blanc et j’évite de m’abstenir. Mais le vote blanc n’étant pas compté, je me déplace pour rien. Pour les élections présidentielles, je voulais m’abstenir mais la pression sociale m’a fait voter blanc. Si je n’avais pas la pression sociale, je ne le ferai surement pas. Je ne considère pas le vote important, mais je me dit qu’il faut essayer. J’ai beaucoup d’amis qui ne veulent pas voter car ils sont déprimés »
Très peu pris en compte, certains ne prennent plus la peine de se déplacer pour voter blanc et préfèrent s’abstenir. Alors que les jeunes semblent ressentir un sentiment de révolte depuis quelques temps, l’indifférence est pour eux le meilleur moyen de s’exprimer. D’autres, ont fait le choix de s’investir pour faire entendre leurs idées et apportent une touche de jeunesse indispensables sur les listes électorales candidates.
Doriane L’HUILLIER