Lieu de vie et de passage, le jardin des Deux Rives, situé à cheval entre la France et l’Allemagne, est symbolique de l’amitié qu’entretiennent ces deux pays. Né d’un projet commun entre Strasbourg et Kehl, il représente aujourd’hui l’une des grandes fiertés de ces villes.
20 ans auparavant, rien de tout cela n’existait. Ces 150 hectares, qui sont à présent animés par la verdure, les monuments et les animations, n’étaient que des friches industrielles en France et des banales chemins de promenade en Allemagne. Une atmosphère qui a pris un tournant quand à la fin des années 90, les villes de Strasbourg et Kehl prennent l’initiative commune d’aménager ce site. Comme un symbole de leur amitié. Le projet du jardin des Deux Rives est donc retenu pour l’année 2004 lors du festival d’art paysager organisé dans la ville française.
« C’est un vrai projet commun, et ce depuis sa conception, explique Florence Lecomte, présidente de l’association Garten/Jardin. De vrais groupes de citoyens franco-allemands se sont vite mis à travailler ensemble sur l’aménagement du jardin. Et il n’y a eu qu’un seul paysagiste pour les deux pays. »
Une organisation et un sens du collectif qui ont permis au jardin de voir le jour sous sa forme actuelle. « C’est un lieu pour se promener ensemble, mais aussi pour faire des rencontres ou pour ses loisirs, poursuit Florence Lecomte. C’est pour cela que la passerelle est très importante: il y a de nombreux bancs et des tables. Les visiteurs peuvent s’y poser et pique niquer par exemple. Ils adorent l’utiliser. »
Un lieu qui a séduit et permet aux Français de traverser le Rhin grâce au pont sur lequel se trouve la passerelle, et vice-versa pour les Allemands. Mais les multiples événements qui s’y déroulent, comme le cirque ou les concerts, attirent également de nombreux curieux. Plusieurs œuvres d’art, mais également des monuments sont exposés, à l’image de celui dit de la rencontre, celui de la réconciliation, ou celui de la résistance.
« C’est un beau lieu, très convivial, confie Feriz Ramizi, qui se promène régulièrement dans le parc. Nous sommes vraiment en contact avec les Allemands et il m’arrive de leur parler, de partager des moments avec eux ». « Le fait de pouvoir traverser ce jardin à pied, de rencontrer des gens des deux pays de cette manière, cela ouvre le dialogue, avoue Cyprien Sicard. On n’a vraiment pas l’impression de changer de pays en traversant le pont. Et puis c’est un lieu paisible et bien aménagé: c’est un beau parc. » Un enthousiasme qui permet de faire vivre ce jardin partagé.
Damon Schlaefflin