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La tendresse de la vieillesse


La compagnie L’Apostrophe a présenté du 9 au 17 janvier “Saison Rebelle”, un assemblage de deux pièces contemporaines. « Le Chant de la baleine abandonnée” d’Yves Lebeau et “Votre maman” de Jean-Claude Grumberg ont été jouées par une dizaine de comédiens et mettent en avant les personnes âgées au Théâtre du Cube Noir à Strasbourg. 

Deux pièces, deux approches différentes, entre tragédie et comédie, “Le Chant de la baleine abandonnée” et “Votre maman” mettent en avant les seniors. “Ces deux pièces sont un hommage aux personnes âgées” explique la metteure en scène Noèle de Murcia.

Un moment de joie ou de tristesse

Dans la première, le décor est bref, une porte, une brouette avec quelques objets dessus, un banc et quelques feuilles mortes sont exposés sur scène. Quatre personnages sont présentés : une mère et ses trois enfants. Pour la mère, c’est l’heure du grand départ de la maison familiale. Ses deux fils et sa fille ont préparé son départ vers un appartement neuf où la domotique est plus adaptée à son âge d’après eux. Ce n’est pas sans compter sur la résistance de la vieille dame qui fait tout pour retarder l’échéance. Entre tendresse pour ses enfants et dure à cuire, la maman va continuellement questionner sur sa vie future.

Pour la seconde pièce “Votre maman”, le décor fait penser tout de suite à un EPHAD. Un directeur se plaint auprès d’un fils appelé Jean du comportement de sa mère, admise dans son établissement. La pièce se déroule sur plusieurs jours qui correspondent aux scènes ; chacune commence par la réplique du directeur “Votre Maman” pour exposer le problème auquel il fait face avec cette dame. Entre vol de fauteuil roulant ou coup de béquille à sa voisine, la vieille dame ne semble pas se soucier de son comportement et en oublie même l’identité de son fils.

Un hommage avant tout

La première volonté de la metteure en scène Noèle de Murcia, c’est de montrer la capacité de résistance des personnes âgée : “Aujourd’hui on a l’impression que les “vieux” n’ont plus vraiment leur rôle dans notre société. Ils manquent clairement de liberté. Ces deux pièces montrent totalement l’inverse de ce propos”, explique-t-elle. La première est une pièce réaliste, la seconde est plus un exercice de style. Deux représentations qui ont plu au public venu en nombre : “Ce jour-là c’était un public âgé, on sait qu’ils sont friands de la culture à cet âge-là. Ils ont du temps, mais c’est un sujet qui les concernent, moins que la jeunesse logiquement”, explique Noèle de Murcia. La saison continue au Cube Noir, la compagnie l’Apostrophe présentera dès l’année prochaine “Mon petit fils Benjamin” de Lioudmila Oulitskaïa.

Jules ZOLT