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La reconversion professionnelle, un pari risqué mais souvent gagnant

Sur la période 2010-2015, 22% de personnes ont changé d’emploi d’après une enquête DARES (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques). Des meilleures conditions de travail ou de rémunération, une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie privée… Nombreuses sont les motivations qui expliquent ce phénomène de reconversion professionnelle. Mais comment l’aborder pour mettre toutes les chances de son côté ?

Ces changements de carrière sont plus fréquents chez les jeunes (20-29 ans) puisque 33% se reconvertissent professionnellement contre 16% pour les 40-50 ans. Autre facteur qui influe dans la décision, le type de contrat de l’individu. Les personnes en contrat à durée déterminée sont ainsi plus susceptibles de changer de type de métier que celles en contrat à durée indéterminée du fait de leur mobilité sur le marché du travail. Pour changer de domaine professionnel, des règles sont à respecter.

Concrétiser son projet

Venir sur les bancs de la fac à 30 ans, ce n’est pas forcément évident alors qu’on avait entamé un début de carrière professionnelle. C’est le cas de Virgile Koch, 29 ans et ancien graphiste. Passé par un DUT métiers du multimédia et de l’internet, il ne « s’épanouissait pas dans [son] métier en agence de communication ». Etant passionné de sport, il a donc pris la décision de changer de vie et de recommencer ses études à zéro. C’est ainsi qu’il est rentré en première année de STAPS à Strasbourg pour devenir professeur de sport. Sa nouvelle vie d’étudiant qui a débuté en septembre 2018 lui a nécessité une “période de réadaptation au système universitaire”. “Il y a une différence d’âge et physique certaine, mais au vue de mon expérience, j’ai réussi à m’intégrer très vite”. Après avoir décroché sa première année, Virgile est en deuxième année de licence, plus épanoui que jamais.

Anticiper et préparer son projet de reconversion

Beaucoup d’offres de coaching de reconversion professionnelle sont consultables en ligne, mais les ficelles d’un tel projet sont les mêmes et tiennent en deux mots : anticipation et préparation. Pour espérer toucher des allocations chômages durant sa formation de reconversion, il faut répondre à plusieurs critères mis en vigueur depuis le 1er novembre dernier. En premier lieu, il faut avoir exercé 5 ans chez un ou plusieurs employeurs avant de déposer sa démission. Toujours préalablement à la démission, il faut présenter un projet de reconversion “réel et sérieux” auprès du conseil en évolution professionnelle (CEP). Enfin, une inscription comme demandeur d’emploi dans les 6 mois après la validation du projet permettra de toucher l’allocation chômage.

Toucher à son but

Parmi les personnes qui ont changé de métier entre 2010 et 2015, la nouvelle profession est deux fois plus souvent ascendante que descendante, en d’autres termes, sa situation est plus confortable qu’avant. Ces faits apportés par l’enquête de DARES de 2018 montrent que le pari de reconversion professionnelle est dans la majorité des cas gagnant. Cela se vérifie dans l’amélioration des conditions de travail : la moitié des personnes en reconversion le constatent.

Pour changer de domaine professionnel, il est primordial de mûrir son projet et de préparer les démarches administratives. Si le travail et la détermination suivent, le pari peut être gagnant.

Maxence Dreher