Livres d’occasion en bon état et à bas prix : c’est chez les bouquinistes que ça se passe. A Strasbourg, tous les mardis, mercredis et samedis, ils sont plus d’une dizaine répartis sur la place Kléber et dans la rue des Hallebardes. Un métier qui peut paraître hors du temps mais qui pourtant s’adapte et est toujours d’actualité. Le contact humain et la convivialité y sont de mise. 

Acheter des livres, les récupérer pour les vendre par la suite, voilà le quotidien des bouquinistes. Métier de passionné, où il faut une grande connaissance de la littérature sous tous ses aspects, ils sont présents par tous les temps pour satisfaire leurs clients. Ils se trouvent notamment place Kléber pour vendre des livres d’occasion, à bas prix, qu’il n’est plus possible d’obtenir neufs ou bien qui coûtent plus chers en librairie. Mario fait partie de ces marchands de livres. Au début mécanicien-monteur, il a décidé de changer de vie il y a plusieurs années par amour du livre. Il tient aujourd’hui un stand, toujours avec le sourire.

“Discuter avec la personne, c’est beaucoup plus intéressant”

“Je travaille avec deux Emmaüs, avec RecycLivre et avec des associations, c’est-à-dire je fais la tournée, explique Mario. Et puis il y a beaucoup de particuliers qui viennent pour revendre leurs livres. Avant, j’avais trois boutiques en ligne. J’ai arrêté. Je préfère voir la personne qui est en face de moi et discuter avec elle, c’est beaucoup plus intéressant. “ 

L’échange avec le client, lui donner des conseils est aussi ce qui motive en grande partie les bouquinistes. En effet, c’est important pour eux de contribuer à la démocratisation du livre et de transmettre des connaissances par le contact humain. Les clients y tiennent également. C’est le cas par exemple de Josianne, retraitée, cliente de temps en temps : ” Les boutiques c’est bien, Internet je n’y comprends rien. C’est l’humanité et le rapport des gens qui m’intéressent.” 

Patrick, un habitué, explique quant à lui son intérêt pour les livres d’occasion. “Je prends le tram, je viens ici toutes les semaines et je cherche mes bouquins, indique-t-il. Les vendeurs et les vendeuses sont sympas. Les gens qui n’ont pas beaucoup de moyens peuvent venir choisir un livre qui leur plaît.” Une histoire où l’Internet est mis de côté. 

Des nouveautés chaque semaine

Avec des nouveautés proposées toutes les semaines, Mario fait en sorte de satisfaire ses habitués. Son secret : pour obtenir des nouveaux livres, il doit vendre à bas prix et en grande quantité. Un plaisir plus qu’un travail pour lui. Le métier n’en reste pas moins difficile avec ses horaires – par exemple Mario arrive à 5h du matin et rentre à 21h trois jours dans la semaine, et le reste du temps il cherche des livres à acheter – et des revenus irréguliers. Mais l’appât du papier est plus fort. 

Il est possible de s’y rendre durant toute l’année, de 8h à 18h tous les mardis, mercredis et samedis.

Jean-Eric Mauriès