Le travail, le quotidien, les villes,… Tout pourrait radicalement changer d’ici quelques années, voire disparaître, selon les collapsologues, ou effondristes. L’effondrement, théorie d’un enchaînement de nombreuses crises en tous domaine, créant un effet domino entraînant la fin de l’humanité à son état actuel, voilà ce qu’étudie la collapsologie.
Bien qu’il ne s’agit pas d’une science, des experts en démographie, environnement, politique, économie et plus encore ont progressivement apporté leurs connaissances sur les catastrophes attendues à l’avenir. En conséquence, une nouvelle discipline est apparue, analysant les facteurs qui mèneront l’humain à sa perte.
Fortement médiatisée ces dernières années, la théorie a fait beaucoup d’adeptes, jusqu’à la création cette année d’une série sur Canal+, L’Effondrement. D’après une récente étude de l’institut Aristoclès, un Français sur deux a déjà entendu parler de collapsologie. De plus, 72% de la population affirme par ailleurs que “tout peut s’effondrer”.
La naissance d’un mouvement
C’est en 1972, lorsque le MIT (Massachusetts Institute of Technology) souligne les dangers pour la croissance économique et démographique mondiale dans le rapport Meadows, qu’émerge la collapsologie. Mais ce mouvement n’a été popularisé qu’à partir de 2005, lors de la parution d’Effondrement de Jared Diamond. Dans ce livre, il y compare la fin de civilisations passées au deuxième millénaire.
De nombreuses personnalités, tel que le Premier Ministre Edouard Philippe, ont déjà cité des textes effondristes comme une prophétie, dans une volonté de sensibilisation à la crise environnementale. “Les écologistes pensent que notre environnement va disparaître, mais ce n’est pas tout ! Le problème est global, et tant qu’on n’acceptera pas de changer nos modes de vie, on ne pourra pas empêcher l’effondrement.”, insiste Jean-Christophe Anna, collapsologue. Pour la majorité des collapsologues, l’effondrement surviendrait avant 2050. Pour d’autres, nous venons d’entamer la décennie où tout commencera, ou plutôt, finira.
Réalité ou cauchemar ?
Alors doit-on céder à la panique et se réfugier dans des abris anti-atomiques ? Pas de quiproquo, il ne s’agit pas d’étudier la fin du monde, mais les diverses crises qui ont mené à la fin de systèmes. L’idée est de se préparer à un changement soudain et oublier les évolutions lentes auxquelles la population est habituée. “On est dans des sociétés, des systèmes complexes qui sont soumis à des ruptures brutales(…). Il faut arriver à penser l’avenir, mais c’est délicat, il y a une incertitude radicale.”, explique Pablo Servigne, auteur de Comment tout peut s’effondrer, dans une interview pour France Culture. Une partie des collapsologues conceptualisent qu’une renaissance suivra cet effondrement général, début d’une nouvelle humanité.
Pour les détracteurs de la théorie, il ne s’agit pas de la première fois qu’on annonce une catastrophe, en référence aux prévisions mayas concernant 2012. Un événement d’une telle ampleur ne pourrait pas être aussi soudain de leur point de vue. La vérité sera établie d’ici quelques années. Pour l’instant, il ne s’agit que de spéculations.
AIT IKHLEF Sofiane IEJ2