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Situation toujours aussi tendue au Chili

Depuis mi-octobre, les habitants du Chili protestent dans les rues pour obtenir une société plus juste. Des heurts entre manifestants et policiers ont eu lieu. Les organisations internationales condamnent les répressions menées par le gouvernement.

Le Chili reste toujours dans une posture délicate. Les derniers affrontements entre habitants et policiers remontent au vendredi 3 janvier à Santiago, la capitale. Les manifestants se sont donnés rendez-vous à la Plaza Italia, lieu symbolique du mouvement social. Par la suite, l’église catholique de San Francisco de Borja a été incendiée par un groupe d’hommes encagoulés durant la manifestation. Destinée aux services religieux des policiers, elle n’est plus. Ce n’est pas le premier édifice à être réduit en décombres fumants : la semaine dernière, le cinéma Arte Alameda est parti en fumée. Ces manifestations affectent la totalité du pays.

Les manifestants réunis sur la place Baquedano à Santiago au Chili en octobre dernier. Photo : Carlos Figueroa

Une situation anxiogène 

L’Institut national des droits humains, une organisation chilienne indépendante et publique, a dénombré, en novembre dernier, 1000 personnes blessées par arme à feu. D’un autre côté, un grand nombre de personnes ont subi des mutilations. Certains manifestants sont victimes de graves lésions oculaires. « Les manifestations en elles-mêmes ont des répercussions sur mon quotidien, mais ce qui m’empêche de vivre sereinement, ce sont toutes les actions entreprises par le gouvernement contre les manifestations. », témoigne Camille, assistante de la professeure de français à l’Université de Talca au Chili. Le couvre-feu mis en place au début des manifestations est une source de stress et d’angoisse, de nombreuses personnes ont été arrêtées sans motif « après le couvre-feu alors que la loi stipule qu’ils ne sont passibles que d’une amende. », explique Camille. Des organisations internationales sur place ont en outre condamné les répressions des policiers sur les manifestants.

Reportage de BRUT sur les violences policières faites sur les manifestants. Source : Youtube

Des actes condamnés 

Michelle Bachelet, ancienne présidente du Chili et haut-commissaire pour les droits de l’homme de l’ONU, a mené une enquête sur la situation actuelle dans le pays. Le rapport, publié le 13 décembre, condamne les répressions des manifestations par les forces de l’ordre. Depuis le début des mobilisations, 26 manifestants sont décédés, selon le bureau du procureur chilien. Amnesty International porte également un jugement sans appel sur son rapport mené sur le terrain. Selon l’association, les forces de sécurité « portent préjudice et punissent les citoyens qui manifestent ». Par conséquent, des plaintes pour viol et abus sexuels ont été déposées au parquet chilien. Pour essayer de calmer la situation, le gouvernement prévoit donc de faire un référendum en avril prochain. Il permettra, ou non, la modification de la Constitution. 

Christelle Rewiako