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C’était le mois du cinéma turc…

Organisé chaque année par le cinéma L’Odyssée, à Strasbourg, le mois du cinéma turc prend fin officiellement demain soir. Cette 31e édition a démarré le 11 décembre dernier, et, dans la lignée des années précédentes, a cherché à mettre en avant les créations du grand écran turc.

Présentation du cycle avec l’affiche d’”Une virée”, ou “Kaçamak” en turc, une des “Comédies noires – Karakomik Filmler” de Cem Yilmaz.  Crédit photo : Jean-Eric Mauriès.

11 : c’est le nombre de films pour la 31e édition du mois du cinéma turc. Du 11 décembre 2019 jusqu’à hier soir, le cinéma strasbourgeois L’Odyssée a projeté des films diversifiés, qu’ils soient grand public ou d’auteur. La soirée de clôture a lieu demain, dans la soirée, avec le dernier film. Le but de cet événement est de faire découvrir, au plus grand nombre de spectateurs, qu’ils soient turcs ou non, l’art cinématographique de ce pays. C’est le directeur et programmateur de l’établissement, Faruk Günaltay, lui-même d’origine turque, qui a lancé ce festival annuel, en 1989. Au début, c’était une quinzaine, et puis c’est devenu un mois.

“Mieux connaître les horizons culturels”

« Je me suis dit que c’était bien de créer une passerelle culturelle entre Strasbourg et la Turquie, explique Faruk Günaltay. Pour moi, le cinéma était l’instrument le plus adapté parce qu’il y a une potentialité d’empathie auprès des spectateurs quand les films sont bons, et donc c’est une façon de mieux connaître les horizons culturels et les paysages humains des autres sociétés. Le temps d’une projection, on devient un des personnages alors qu’on n’a, ni de près ni de loin, rien de commun au départ. Le cinéma, ça rapproche les gens. La Turquie draine autour d’elle toute une série de préjugés, c’était une occasion de mieux se connaître soi-même, connaître les autres et de ne pas tomber victime des préjugés”, ajoute le directeur de L’Odyssée.

Suite au coup d’État militaire de septembre 1980, il n’était pas retourné en Turquie depuis cette année-là. Et c’est pour cela que neuf ans après, Faruk Günaltay a voulu faire ce “trait d’union” entre son pays d’origine et la France, et plus particulièrement la région alsacienne. Strasbourg connaît, en effet, une forte population d’origine turque, et le cycle permet à ce public de renouer avec les racines de sa culture. Le mois du cinéma turc est également un moyen de le faire connaître aux spectateurs qui n’ont pas ces origines – les deux parties sont à peu près à part égale au niveau de la fréquentation. 

Certaines affiches de films proposés dans le cadre de cet événement du cinéma turc. Crédit photo : Jean-Eric Mauriès.

Interrogés après le visionnage du film “Miracle dans la cellule n°7 – 7. Kogustaki Mucize”, Ceren, étudiante qui a la double nationalité, et Yannis, 23 ans, qui n’est pas d’origine turque, ont donné leur avis. “Je suis venue avec ma mère pour voir le film, indique Ceren. Au début, je ne voulais pas trop le voir, mais elle m’a convaincue. C’est le premier que j’ai vu (du cycle). Ma mère, c’est la deuxième fois qu’elle voit ce film parce qu’elle a beaucoup aimé. On est assez proche de notre culture. J’ai beaucoup d’amis qui ont voulu et qui ont regardé ce film, tout le monde me l’a conseillé.” Et Yannis d’ajouter : “C’était un film très émouvant, très touchant, plein d’injustice et avec beaucoup d’espérance. L’ espérance vacille tout au long du film. Je n’avais jamais vu de film turc avant, j’étais un peu dubitatif, j’étais fatigué, mais je n’ai pas perdu ma soirée donc je suis ravi.”

Des films comme “Cinayet Süsü – Crime maquillé”, “Merhaba Güzel Vatanim – Bonjour, mon beau pays” ou encore “Aman Reis Duymasin – Attention que le Reis ne l’entende pas” ont donc été projetés durant ce mois. Même si le cycle s’est terminé hier soir, “la Force c’est toi – Güç Sensin”, sur la jeunesse turque, fera office de projection de clôture. La séance aura lieu demain soir à 20h15. La prochaine édition de ce type de cinéma débutera en décembre.

 Jean-Eric Mauriès