LE MEDIA DE L'IEJ Strasbourg

COVID-19Non classé

Ces employés négligés face à l’épidémie

Depuis le début du confinement, chaque soir, des milliers de Français applaudissent les infirmières et médecins qui sont au front dans les hôpitaux. Malheureusement certaines personnes sont oubliées au moment des remerciements. Les personnels d’Ehpad, les éducateurs spécialisés, éboueurs, facteurs et les caissiers travaillent eux aussi dans des lieux à haut risque de contamination.

Depuis plus de deux semaines, le nombre de cas du Covid 19 ne cesse d’augmenter. Aujourd’hui on compte 425 000 cas et 18 900 personnes morts. Les lieux publics sont fermés, excepté les magasins d’alimentation et lieux de première nécessité. Pourtant le monde doit continuer de tourner, les maisons de retraite restent ouvertes, les foyers de l’enfance continuent d’accueillir des pensionnaires, et surtout les magasins restent ouvert pour permettre à chacun de s’alimenter. Derrière ce qui semble une évidence, travaillent des caissiers, éducateurs spécialisés, et membres du personnel d’Ehpad. Amélie Jehel travaille dans une Ephad près de Metz (57), les conditions de travail y sont particulières : « La situation est délicate, nous devons nous adapter. Même si les stocks sont limités, nous ne manquons pas encore de matériel, ni de masques, et je suis consciente qu’il faut donner la priorité au hôpitaux pour que le mal qu’on se donne à ne pas les engorger serve à quelque chose. ». 

Parallèlement, les foyers de l’enfance sont eux aussi des lieux à haut risque. De nombreuses personnes y circulent chaque jour et il est connu que les enfants se contaminent extrêmement vite entre eux. Aujourd’hui le virus ne touche plus uniquement les personnes fragiles, mais toute la population. Sabine Di Carlo travaille au centre départemental de l’enfance de Metz. Pour elle le manque de matériel est problématique et les mesures prises ne sont pas assez efficaces : « Les enfants ont souvent tendance à présenter les symptômes, mais comme aucun test n’est effectué on ne peut pas savoir s’ils sont porteurs du virus ou s’ils ont simplement la grippe. On ne peut donc isoler personne. On risque d’être contaminés, de contaminer notre famille et les gens de qui on prend soin. »

La France est actuellement en pénurie de masques de protection.Leur usage est limité et les personnes les plus exposées sont privilégiées. Mais même dans les hôpitaux, maisons de retraites et supermarchés, le manque se fait ressentir.

Un manque de reconnaissance, compte tenu des risques pris

Emmanuel Macron martelait « nous sommes en guerre », mais certaines personnes sont en première ligne de cette guerre. En dehors du corps hospitalier, qui risque sa vie pour sauver celle des autres, certains travailleurs sont tout autant exposés au virus. Pour Sabine Di Carlo, « Les risques pris pour aider la société ne sont pas assez reconnus. Alors qu’une infirmière, bien qu’elle effectue un travail exceptionnel, est plutôt bien vue par les gens, nous nous sommes assez peu considérés ». Les personnes au premier rang, ce sont également les caissières, qui chaque jour rencontrent des centaines de personnes. Sarah Guyot est caissière dans un magasin de grande distribution à Strasbourg, et se sent en danger lorsqu’elle doit se rendre sur son lieu de travail  : « Je trouve qu’il y a un manque total de reconnaissance envers les professions de la grande distribution. Evidemment on est bien moins exposés que les personnels médicaux qui eux ont tous les mérites, mais il faudrait aussi parler des personnels de grande distribution, éducateurs, policiers, éboueurs, routiers, agents d’entretiens, agents de sécurité…Il y a beaucoup de gens dans l’ombre malheureusement, et c’est bien dommage. » Dans ce contexte d’épidémie inédit, rester solidaire semble impératif.

Bettina Petry.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.