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BAC 2020 : le boycott des enseignants

Lundi matin avaient lieu les premières épreuves du baccalauréat pour les élèves de Première de toute la France. Après de nombreuses réformes cette année, l’examen n’est plus le même qu’avant. En signe de protestation, les écrits ont été perturbés dans de nombreux lycées par des enseignants en colère.

Ils étaient présents devant le lycée dès 7h45 avec des pancartes scandant « nos élèves méritent mieux » : les professeurs du Lycée Fustel-de-Coulanges à Strasbourg manifestaient devant les portes de l’établissement. Certains de ces enseignants ont boycotté la surveillance des épreuves E3C pour les élèves de Première. Ces épreuves d’Histoire-Géographie et de langues (LV1 et LV2), qui représentent 30% de la note finale, étaient pourtant très importantes pour les futurs bacheliers. Le but de la manoeuvre ? Montrer leur désaccord avec ce nouveau système, dans l’espoir de faire bouger les choses. Mais pour le moment, ces manifestations impactent surtout les élèves, qui passent leurs épreuves dans des conditions peu idéales. Élève de première dans cet établissement, Joël Bejoby a passé ces épreuves ce lundi :  » L’organisation était un peu bancale. La plupart de nos professeurs ont refusé de surveiller nos épreuves, on ne savait pas trop comment cela allait se passer. On se demandait même si nos examens n’allaient pas être reportés. »

Mais le lycée Fustel-de-Coulanges n’est pas le seul a avoir connu des blocages en ce lundi matin : partout en France, de nombreux enseignants ont refusé de surveiller les épreuves. Simon Bernard, professeur dans un lycée nancéien a lui aussi exprimé son mécontentement : « Accepter de surveiller ces épreuves revenait, pour moi, à cautionner la réforme. Si on se mobilise, c’est pour notre avenir en tant que professeur, mais aussi et surtout pour celui de nos élèves. On sait qu’en n’assurant pas la surveillance des examens, on cause du trouble au gouvernement. C’est ce que l’on veut, on veut faire bouger les choses». Au lendemain de ces premières épreuves, beaucoup d’élèves, de parents et de professeurs se plaignent de ce nouveau mode de fonctionnement sur les réseaux sociaux.

Les grandes lignes de cette réforme  

Mis en place pour la première fois cette année, ce nouveau Baccalauréat fait beaucoup parler de lui. La réforme, jugée par les enseignants comme mal préparée, plus budgétaire que pédagogique ou encore inégalitaire, ne fait pas l’unanimité. Mais pourquoi est-elle tant critiquée ? En plus de la fin des filières, le baccalauréat 2021 reposera sur une base de contrôle continu, de quatre épreuves écrites et d’un grand oral. Grande nouveauté cette année, les élèves de Première sont confrontés à une épreuve commune qui comptera pour le contrôle continu. Un examen qui s’avère inégalitaire : pour les E3C, chaque établissement choisit sa date d’examen. Alors que certains lycées ont déjà fait débuter les épreuves du contrôle continu des élèves de Première, d’autres ont jusqu’à février pour s’organiser. Autre nouveauté : le sujet proposé est choisi dans une banque nationale. Sur les réseaux sociaux, des dizaines d’élèves ayant déjà composés diffusent alors leurs sujets, susceptibles de tomber dans un autre lycée. Sur Instagram, des comptes répertorient déjà des dizaines de sujets déjà tombés. Une diffusion massive qui remet en cause l’égalité de réussite des élèves des différents lycées de France : les derniers bacheliers à passer les épreuves seront favorisés en ayant eu un aperçu de leur sujet avant de composer.

Sur Instagram, de nombreux comptes diffusent les sujets déjà tombés.

Doriane L’HUILLIER

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