D’après un sondage Odoxa publié le 6 février dernier, 64% des Français jugent qu’Emmanuel Macron, qui vient tout juste de passer la barre des mille jours au pouvoir, est un “mauvais” président. Sa communication est remise en cause.
Après mille jours passés à l’Elysée, c’est l’heure du bilan pour Emmanuel Macron. L’institut de sondage Odoxa a publié pour l’occasion une étude traitant du point de vue des Français sur ce mandat déjà bien entamé. Et l’avis général qui se dégage autour du chef de l’Etat est négatif : 64% des sondés soit près de deux Français sur trois estiment qu’Emmanuel Macron a été un mauvais président. Outre ses actions et sa politique nettement critiquées, sa communication qui apparaissait pourtant comme l’un de ses atouts premiers en début de mandat est pointée du doigt.
Dans certains domaines, le bilan de la présidence Macron n’est pas si catastrophique que ça. En témoignent les récents chiffres du chômage qui atteignent leur niveau le plus bas depuis près de dix ans et la croissance de 0,3% du PIB français sur le dernier trimestre. Ce qui est beaucoup reproché au chef de l’Etat, c’est plutôt sa manière de communiquer. Sa communication était pourtant perçue par 74% des Français comme “particulièrement bonne” en 2017. Quelques unes de ses sorties avaient fait sensation pendant sa première moitié de mandat. Sa célébration passionnée de la victoire en Coupe du Monde de l’équipe de France de football ou sa réponse à Donald Trump “Make Planet great again” suite à la décision des Etats Unis de sortir de l’Accord de Paris sur le climat avaient fait sensation auprès de l’opinion publique. La roue a visiblement tourné depuis. L’étude Odoxa révèle qu’en 2020, 69% des sondés estiment désormais que la communication d’Emmanuel Macron est “mauvaise”.
Comme le suggère l’étude Odoxa, le mouvement des Gilets Jaunes initié en novembre 2019 avait déjà bien déstabilisé l’exécutif mais les récents événements sont venus encore plus entacher l’image du gouvernement. Le rejet du vote d’un amendement permettant de donner douze jours de congé aux parents ayant perdu un enfant par les députés LAREM a par exemple choqué l’opinion publique. 73% des sondés y voient un manque d’humanité de la part de la majorité. La gestion de la nouvelle réforme des retraites pose elle aussi problème. Face aux nombreuses contestations et aux longs mouvements de grève, le gouvernement reste de marbre et renvoie un message certes déterminé mais peu enclin au débat. Autre couac de communication notable, la maladresse aujourd’hui reconnue de la Ministre de la Justice sur Milla. Nicole Belloubet avait estimé en ce début d’année que l’adolescente s’était rendue coupable “d’insultes à la religion” et “d’atteinte à la liberté de conscience” alors que Milla était menacée de mort sur les réseaux sociaux pour avoir critiqué l’Islam.