La sonde spatiale Solar Orbiter a livré ce jeudi des photos inédites du soleil. La mission, financée en partie par la France, doit éclaircir les zones d’ombre autour de notre étoile.
Un cliché pour l’Histoire. En milieu d’après-midi, l’ESA (l’Agence Spatiale Européenne) a publié sur ses réseaux sociaux des images nouvelles du Soleil. Les photos proviennent de la sonde Solar Orbitar, envoyée le 10 février dernier en collaboration avec la NASA. 77 millions de kilomètres séparent le Soleil de l’appareil. Jamais un engin spatial n’avait pu photographier d’aussi « près » notre étoile. Durant sa mission à 1,5 milliards d’euros, il devra s’en rapprocher davantage jusqu’à se positionner à 42 millions de kilomètres du Soleil (contre 149,5 millions de kilomètres pour la distance Soleil-Terre, à titre de comparaison).
Le 30 mai, la sonde est parvenue à capturer les premières images des différents phénomènes gazeux qui se produisent à la surface du Soleil. Ces clichés montrent ce que l’Agence Spatiale Européenne appelle des “feux de camp”. Pour simplifier, il s’agit d’une version miniature des grosses éruptions solaires observables depuis la Terre. Pour les chercheurs, ils pourraient contribuer au chauffage de la couronne solaire, un phénomène pour l’instant inexpliqué. La couronne solaire est la couche la plus lointaine de l’atmosphère du Soleil. Elle dépasse le million de degrés, alors que la surface du Soleil atteint « seulement » 5.500 degrés. Un écart énorme qui défie les lois de la nature, qui veulent que plus on s’éloigne d’une source de chaleur, plus la température baisse. La mission de Solar Orbitar, qui doit durer 10 ans, permettra peut-être aux scientifiques d’élucider ce mystère considéré comme le plus grand de la physique solaire.
Un article d'Antoine Baret édité par Sailesh Gya.