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"Station F ? Un réseau solide sur lequel m'appuyer"

À l’instar de Factory en Allemagne ou de Station F en France, les campus de startups se développent en Europe. Nans Thomas fait partie de ces jeunes startupers qui ont fait le pari de l’entrepreunariat.

C’est un peu l’Eldorado des jeunes entrepreneurs. Avec une superficie de 34 000 m2 , le campus Station F créé par Xavier Niel et inauguré en 2017, fait office de lieu de pélerinage pour les startupers français. Parmi les près de 3 000 entrepreneurs qui ont poussé la porte du Hall Freyssinet à Paris, Nans Thomas. Originaire de Nancy, ce jeune Lorrain de 23 ans fait partie des rares privilégiés à avoir vu leurs candidatures ac- ceptées (6% de taux d’admission). Un parcours logique pour celui qui vit une véritable histoire d’amour avec l’entrepreunariat. 

Un entrepreneur précoce 

À 16 ans, alors que Kylian Mbappé foule pour la première fois les pelouses de Ligue 1, Nans lui, fait ses premiers pas dans l’entrepreunariat. « Ma mère voulait que j’aille faire des sandwichs dans un fast-food, mais je n’avais pas envie. J’ai alors démarché des commerçants pour faire leur site internet. C’est là où j’ai commencé à avoir mes pre- miers clients », se souvient le jeune Nancéien. C’est alors le début de sa nouvelle vie. Après quelques pas dans la communication, celui qui n’est alors qu’un lycéen lambdalance sa première boîte en 2013, Golox. Présente dans de nombreuses stations de ski, l’entreprise propose des locations de gopro et de drones. Une aventure qui durera un an et demi et qui confrontera ce passionné de digital aux réalités du métier d’entrepreneur. Parmi elles, le bouleversement de la vie sociale. « Au lycée, j’étais considéré comme un mouton à cinq pattes. Dire que tu es entrepreneur à 16 ans, ça ne fait pas vraiment humble. Quand tu es jeune, c’est dur de vivre ça. On a besoin d’un entourage qui comprend qu’avoir une boîte, c’est comme avoir un enfant. Ça fait 5 ans que je suis avec ma copine, elle sait très bien que parfois, on ne pourra pas se voir du week-end car je dois travailler », explique le jeune blond. 

En 2015, finis les gopro et les drones, Nans se plonge ensuite dans un domaine qu’il connaît bien, sa « seconde passion », le vin, avec l’application « Wino ». Une sorte de sommelier de poche, conçu pour aider les clients non-initiés au pinard à choisir une bouteille selon leurs goûts et leurs préférences. Rien d’étonnant pour ce bon vivant, qui ne rechigne jamais à aller profi- ter des terrasses de bistrots de la capi- tale. Quatre ans plus tard, le « bébé » de Nans continue de grandir, différemment. Aujourd’hui, son entreprise s’adresse uniquement aux commerçants, et leur permet de leur faciliter la vie, en digitalisant par exemple l’encaissement de leurs paiements à l’aide d’un Ipad.

Face aux succès de cette dernière, l’entre- preneur en herbe a rapidement dû s’adapter. Après avoir embauché plusieurs salariés, la petite entreprise a posé bagages sur le cam- pus de l’Hetic, une école francilienne dédiée aux métiers du web et où Nans a décroché son master. Rapidement, le Nancéien et son équipe ont répondu aux sirènes de Station F, plus grand campus de startups au monde, et mieux adapté aux ambitions élevées du fondateur de Wino. 

Station F, un autre monde 

Rejoindre un campus renommé mondialement et fondé par Xavier Niel, dixième fortune de France, rares sont les jeunes startupers qui auraient hésité. Pourtant, la décision de quitter Montreuil pour rejoindre le XIIIearrondissement de Paris n’a pas été simple. « Au départ, mon équipe et moi étions plutôt réticents, car le trajet pour aller jusque dans le XIIIeétait plutôt long et on cherchait à optimiser le plus possible notre temps. On a quand même décidé de candidater sans se mettre la pression en y allant le plus détendu possible. » 

« On travaille beaucoup mais c’est important de décompresser. Je fais de la boxe, de la natation mais aussi du yoga. Si tu ne prends pas le temps de prendre soin de toi, avec la quantité de travail, tu peux vite faire un burn-out. Au début de notre entreprise, on n’avait pas de week-end, on bossait 7j/7, mais on a compris qu’il fallait changer », explique le jeune homme. 

Sans complexe, Nans a réussi un par un les différents tests pour accéder au très sélectif campus Station F. À l’entretien d’embauche vidéo, à la question « Que feriez-vous avec 5 euros ? », il répond simplement « acheter un kebab ». Un humour et une simplicité qui ont dû forcément séduire le jury. Un an après son arrivée à Station F, le jeune homme ne regrette pas sa décision et les plus-values apportées par ce haut lieu de l’entrepreunariat sont nombreuses. « Sur le plan professionnel c’est un vrai plus. On a accès à de nombreuses conférences sur la stratégie ou le marketing. On avait aussi besoin d’être dans un lieu avec des gens plus forts que nous, car quand ce n’est pas le cas, ça veut dire que tu es au mauvais endroit. Ce qui est intéressant avec Station F, c’est qu’il y a des entreprises très diverses, certaines qui n’ont pas encore commercialisé de produits et d’autres qui sont beaucoup plus avancées. Ça nous a également permis d’élargir notre carnet d’adresses et d’avoir un réseau solide sur lequel s’appuyer »précise Nans. Si Station F apporte un réel avantage sur le plan profession- nel aux 1 000 startups présentes sur le campus, l’espace de trois hectares offre également une hygiène de vie idéale aux entrepreneurs, avec des salles de méditations et de sports. Un aspect auquel Nans accorde beaucoup d’importance. 

Huit ans après s’être lancé dans l’entrepreunariat, Nans ne souhaite pas s’arrêter là. Humblement, il avoue que faire partie du campus Station F n’est pas un aboutissement et que la suite du chemin est encore longue. La prochaine étape

Nicolas Laurent

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