Les élus de la liste socialiste ont rejoint la majorité de la nouvelle maire Jeanne Barseghian au conseil municipal. Une intégration inattendue qui a été officialisée ce matin au Centre administratif.
L’union a fini par arriver. L’entre-deux-tours des élections municipales avait pourtant semblé enterrer toute possibilité. À l’inverse d’Alain Fontanel (LREM) et Jean-Philippe Vetter (LR), Catherine Trautmann (PS) et l’écologiste Jeanne Barseghian avaient été incapables de trouver un terrain d’entente. Mais la donne aura changé presque une semaine après les résultats. Les deux femmes ont déclaré que leurs deux partis s’unissaient pour donner plus de poids à la majorité de la nouvelle maire de Strasbourg au cours d’une conférence de presse commune ce samedi à 11h. Elles étaient entourées de Syamak Agha Babaei, Hülliya Turan, Françoise Schaetzel et Salem Drici. « Nous avons toujours eu cette volonté de rsembler et d’ouvrir une dynamique face aux urgences que doit relever notre ville», a expliqué Jeanne Barseghian.
C’est à écouter ici
La raison de cette union s’explique par le contexte très particulier de ces derniers mois. « De nombreux paramètres appellent à l’humilité », a souligné la maire écologiste. Catherine Trautmann est de son côté élue au sein de la majorité. « Le rôle qui me convient est avant tout celui de construire une étape nouvelle », avait assuré l’ancienne maire de Strasbourg.
Céline Geissmann, de la liste socialiste « Faire ensemble » a obtenu le poste de 18e adjoint. Un membre issu de la liste de Catherine Trautmann, devrait également être nommé conseiller municipal délégué.
Jeanne Barseghian se dote d’une majorité confortable pour traiter les questions écologiques en priorité dans le cadre de sa proclamation d’un « Etat d’urgence climatique » pour Strasbourg (voir encadré). Les nouvelles alliées ont d’ailleurs tenu à rappeler que la politique écologique ne se ferait pas au détriment d’une « politique de solidarité ».
Voir Catherine Trautmann et ses élus soutenir « Strasbourg écologiste et citoyenne » de Jeanne Barseghian a de quoi surprendre. Pourtant, l’union entre Roses et Verts n’est pas une première à Strasbourg. Le maire socialiste sortant, Roland Ries, avait tendu la main aux écologistes lors de ses deux mandats. Aujourd’hui, c’est au tour des Verts d’accueillir les socialistes dans leur majorité. Désormais, sept élus socialistes siègent au côté des 47 élus écologistes.
L’opposition n’est pas en reste. « Unis pour Strasbourg », le parti d’Alain Fontanel et Jean-Philippe Vetter se scinde en deux groupes d’opposition, LR et LREM. Ceux-ci pourraient malgré tout s’entendre et collaborer sur différents sujets. Ils disposeraient aussi de plus de temps de parole lors des conseils municipaux. Les alliances ne sont pas prêtes de s’arrêter au cours de ce mandat.
État d’urgence pour le climat
C’était l’une de ses promesses de campagne. Jeanne Barseghian a déclaré la Ville de Strasbourg en « État d’urgence climatique » lors de son Conseil d’installation, le soir du 4 juillet. Strasbourg n’est pas la seule à le faire, les villes de Paris, Barcelone, Milan, New York ou encore Mulhouse ont aussi pris cette initiative. Cet « État d’urgence » permettrait notamment de proposer des mesures pour lutter contre le réchauffement climatique. Des moyens conséquents et massifs, publics et privés, devraient être orientés vers cette nouvelle politique municipale. « Cette décision a été appelée par de nombreux collectifs citoyens, habitantes et habitants », a-t-elle expliqué pendant la conférence de presse. Cet acte fondateur de son mandat va mener à deux sessions exceptionnelles du Conseil Municipal d’ici la fin juillet afin de voter le budget supplémentaire pour financer les premières mesures.
Voici la liste des adjoints (19) présentée lors du conseil municipal du 4 juillet :
1. Syamak Agha Babaei
2. Suzanne Brolly
3. Marc Hoffsess
4. Floriane Varieras
5. Joël Steffen
6. Carole Zielinski
7. Alexandre Feltz
8. Hülliya Turan
9. Pierre Ozenne
10. Nadia Zourgui
11. Guillaume Libsig
12. Anne Mistler
13. Benjamin Soulet
14. Julia Dumay
15. Hervé Polesi
16. Christelle Wieder
17. Owusu Tufuor
18. Céline Geissmann
19. Abdelkarim Ramdane
Un article de Thomas Bradford, édité par Sailesh Gya