Un article de Thomas Stenico, édité par Sailesh Gya
Un débat entre Catherine Trautmann (PS), Alain Fontanel (LAREM) et Jeanne Barseghian (EELV) était organisé hier par deux médias locaux à quelques jours du second tour des élections municipales.
Trois pupitres, trois candidats prêts pour une heure de débat : tel était le décor de ce rendez-vous d’entre-deux-tours animé par Anna Britz et Franck Buchy, tous les deux respectivement journalistes à Alsace 20 et aux DNA (Dernières Nouvelles d’Alsace). Une confrontation qui opposait des programmes très différents, mais qui sont « issues de la même majorité », comme l’a rappelé Franck Buchy aux trois candidats, ajoutant ironiquement : « Quel que soit le résultat dimanche soir, le maire Roland Ries pourra se targuer d’avoir gagné… ». En clair, les trois candidats ont effectivement participé à la gouvernance de la ville pour le mandat qui s’achève ce 4 juillet.
« Les problèmes de 2020 ne sont pas ceux de 2014 »
A. Fontanel puis J. Barseghian
Être adversaire politique n’implique pas forcément des désaccords sur tout. Alain Fontanel et Jeanne Barseghian ont, en effet, affirmé hier soir que désormais les problématiques d’aujourd’hui ne sont pas les mêmes qu’il y a six ans. Les deux candidats mettent en avant « une ville plus verte ». « On a trop bétonné la ville ces dernières années », juge le candidat LaREM, Alain Fontanel. Une phrase qui n’est pas passée auprès de la candidate socialiste, Catherine Trautmann : « Je crois rêver quand j’entends Alain Fontanel. Je crois rêver parce que j’ai l’impression qu’il n’a jamais été adjoint, qu’il n’a jamais eu de responsabilités.»
Son rôle central de premier adjoint lors ce mandat a été la cible des critiques de ses adversaires. Des reproches qu’accepte le candidat. « J’ai ma part de responsabilité, mais il faut regarder droit devant », a-t-il déclaré. Des offensives qui ne l’ont pas empêché de contre-attaquer.
Fontanel : « On ne conduit pas une ville par idéologie, on le fait par pragmatisme »
« Pragmatisme », tel était le maître mot d’Alain Fontanel lors du débat pour répondre à ses détracteurs. « On ne conduit pas une ville par idéologie, on le fait par pragmatisme », a-t-il précisé. Ce qui l’a conduit à critiquer les projets de Catherine Trautmann ou de Jeanne Barseghian. Par exemple, il n’a pas hésité à critiquer le projet d’expansion du vélo à Strasbourg proposé par la candidate écologiste. « Il faut être sérieux et il faut avoir des mesures équilibrées », a-t-il affirmé. Jeanne Barseghian a rétorqué en évoquant la ville de Copenhague, exemple mondial de la réussite du vélo en ville. Sur la question de la décentralisation, il a soutenu qu’il fallait « arrêter de pleurnicher, mais agir », en réponse aux critiques faites par Jeanne Barseghian et Catherine Trautmann, qui réclament plus de marge de manœuvre aux villes.
Les attaques ont été plus directes sur le coup de théâtre de l’entre-deux-tours. Catherine Trautmann a ainsi commenté l’alliance Fontanel-Vetter : « Un choix pour Alain Fontanel de se trouver une issue dans ce scrutin. ». Cette alliance inattendue renvoie en creux à l’échec de celle, attendue, mais avorté, entre les écologistes et les socialistes. L’occasion pour la socialiste de critiquer librement certains projets écologistes de Jeanne Barseghian, notamment sur la question de leur financement. Autant d’arguments présentés par les candidats en lice qui pèseront peut-être dans la balance ce dimanche 28 juin, lors du passage aux urnes.