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Report des JO de Tokyo : le revers de la médaille pour l’économie japonaise

On s’en doutait, c’est désormais officiel :  les Jeux Olympiques de Tokyo n’auront finalement pas lieu cette année. Une décision forte et un coup dur supplémentaire pour l’économie japonaise déjà perturbée par la crise mondiale générée par la pandémie de coronavirus.

C’est une nouvelle victoire du coronavirus sur le sport et c’est le Japon va en payer le prix fort. Si depuis l’officialisation hier après-midi du report des Jeux Olympiques par le CIO a suscité pas mal de réaction notamment des professionnels et passionnés de sport, c’est bien le pays du soleil levant le grand perdant dans cette histoire. Car même si le président du Comité Thomas Bach certifie que : « Les conséquences financières n’ont pas été évoquées et ne sont pas la priorité, il s’agit de protéger des vies », le sujet va inévitablement être d’actualité dans les prochaines semaines. 

Le tourisme, secteur le plus touché par ce report

Le cabinet d’études Fitch Solutions a estimé lundi que le PIB japonais reculerait de 1,1% en 2020, contre une prévision précédente de 0,2%, pour refléter l’impact du Covid-19 sur la consommation, le tourisme et les exportations. Et le report des JO de Tokyo pourrait encore creuser cette prévision négative « de 0,5 à 0,8 point de pourcentage » , a prévenu Fitch Solutions. Car outre les coûts déjà exorbitants liés à la création des infrastructures de ces Jeux, qui s’élevaient tout de même à plus de 11,5 milliards d’euros selon les organisateurs, les pertes liés au tourisme risquent, elles aussi, de fortement impactées l’économie japonaise. Avec la pandémie du coronavirus cette année, le nombre de visiteurs étrangers au Japon a ainsi chuté de 58,3% comparé à l’année dernière, dont un plongeon de 87,9% pour ceux en provenance de Chine, selon les dernières données de l’office national du tourisme JNTO.  

Rajouter donc à cela le manque à gagner avec l’annulation des Jeux, soit une croix sur les plus de 600.000 spectateurs étrangers et les recettes qui allaient avec. On parle tout de même d’un secteur qui, d’habitude, contribue à hauteur de 7,4% du PIB japonais. Si la crise économique et financière succède, comme il est fort à craindre, à la crise sanitaire, bon nombre de voyageurs pourraient décider de renoncer à leur escapade olympique.

Un pays désormais au bord de la récession

Au delà de la simple perte de touristes étrangers, le report de ces Jeux Olympiques s’annonce comme le coup de grâce à un pays en difficulté économiquement. Le Japon reste malgré tout la troisième puissance économique du monde derrière les États-Unis et la Chine mais sa croissance est entravée par l’absence de marges au niveau de la population active. Le taux de chômage est de 2,2 % au mois de décembre 2019 et la pénurie de main d’œuvre est de plus en plus crainte  Pour enrayer la récession, les pouvoirs publics disposent de peu de moyens du fait de l’endettement et du niveau des taux d’intérêt. La dette publique brute du Japon a augmenté de 69 % à 240 % du PIB entre 1990 et 2019. Les dégâts sur le long terme risquent ainsi de grandement pénalisés à la fois le secteur public et privé dans un pays qui n’en avait pas vraiment besoin…

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