Le confinement a été l’occasion pour certains de lancer des projets associatifs. C’est le cas d’un petit groupe d’étudiants qui a fondé l’association Le Phare du Rhin. L’objectif est ambitieux, proposer des cours de FLE (français langue étrangères) et aider l’intégration des personnes réfugiées à Strasbourg. Tout a commencé par un message sur un groupe Facebook pendant le premier confinement. L’idée a été lancée par Tom Vallée, étudiant strasbourgeois et membre de l'association CASAS, un collectif qui milite autour de la question migratoire. Rapidement, certains de ses camarades, sensibilisés à la question, lui prêtent main forte pour monter ce projet : «Ça faisait très longtemps que je voulais m’engager de manière générale dans le domaine associatif. Quand j’ai vu ce message, je me suis lancé. Je suis sensible à la question migratoire. Dans ma famille, on en parle souvent et j'ai toujours ce ressenti d'impuissance.” explique Mathilde Kuhn, 22 ans, trésorière du Phare du Rhin et étudiante en biologie. C’est pour briser ce sentiment d’impuissance que ces étudiants ont décidé de se réunir autour d’un même objectif. Au Phare du Rhin, la relation entre apprenants et enseignants est avant tout un échange. L''objectif est de développer les compétences de chacun, aussi bien linguistiques que sociales. L’aventure débutera en juin avec une phase d'expérimentation pour 20 élèves. Les cours de FLE (français langue étrangère) seront assurés majoritairement par des étudiants, mais des enseignants bénévoles de l’Education nationale encadreront aussi ces échanges. Les membres fondateurs, majoritairement étudiants strasbourgeois, veulent s’inscrire dans la dynamique associative de la ville en collaborant avec des acteurs influents du monde associatif strasbourgeois sur les questions qui les intéressent. Ils ont déjà amorcé des échanges avec une dizaine de structures locales pour travailler en cohérence avec eux. Suivre les personnes au-delà des cours de français Sur le long terme, l’association veut proposer un accompagnement administratif à ces apprenants. Pour lancer ce projet, ils sont en train de mettre en place une campagne de financement participatif qui leur permettra d’acheter, par exemple, des imprimantes et du matériel numérique : «Les permanences administratives, c’est un projet qu’on va sans doute développer en septembre. Le but n’est pas d’aider pour les papiers vraiment légaux, ou les demandes de visa. On n’a pas la légitimité de le faire, mais quand ils arrivent tout est compliqué pour eux, l’université, les opérateurs téléphoniques, prendre en rendez-vous sur Doctolib. Ils n’ont pas forcément les moyens numériques.» explique Mathilde Kuhn. Ce sont les compétences différentes des membres, tous issus de profils et de formations variées, qui permettent à l'association de mettre en place différentes missions allant de l’apprentissage du français jusqu’à un soutien émotionnel et financier. Le groupe va recevoir l'agrément d’association étudiante et profitera des locaux de l’université de Strasbourg pour assurer leurs cours dès le mois de juin. Une date de lancement choisie symboliquement pendant la semaine des réfugiés qui se tiendra du 13 au 20 juin. La jeune association y fera sa première sortie publique où elle pourra présenter ses actions pour l’intégration des réfugiés à Strasbourg. Une semaine pour sensibiliser sur le sort des personnes réfugiéesPour leur première sortie publique, Le Phare du Rhin participe à la Semaine des Réfugiés 2021 de Strasbourg. Organisé par la municipalité et l’association Foyer Notre Dame, l'événement est un festival d’action du 13 au 20 juin avec plusieurs temps forts à travers la ville. Conférences, ateliers culinaires, ou encore rencontre entre des locaux et des personnes réfugiés, plusieurs acteurs du monde associatif strasbourgeois prendront part à la manifestation.Le Phare du Rhin sera présent pour la clôture le 20 juin à la Grenze pour assurer plusieurs animations. Ils proposeront une dictée à 15h dont le texte a été écrit par des bénéficiaires du Foyer Notre Dame. Toute l'après-midi, ils exposeront cinq œuvres originales d’artistes locaux avec lesquels ils ont collaboré dans le but d’offrir une contrepartie aux donateurs de leur campagne de financement participatif. Y aller : Dimanche 20 juin, La Grenze, 23 Rue Georges Wodli, 67000 Strasbourg