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Alsace

Tourisme en Alsace : j’y vais ou j’y vais pas ?

L’arrivée du printemps est un temps fort pour l’Alsace du tourisme. Cap sur Strasbourg, Mulhouse et la ferme-auberge du Grand- Ballon d’Alsace.

À Strasbourg comme partout ailleurs, on se réveille doucement d’un long sommeil après deux mois de confinement. L’Alsace fait partie des régions françaises les plus touchées par l’épidémie. Les directeurs des Offices du Tourisme (OT) de Strasbourg et Mulhouse s’accordent pour dire qu’il est trop tôt pour présager de l’avenir.

Patrice Geny, directeur de l’OT de Strasbourg, est conscient de l’ampleur de la tâche : « Tout le monde a été impacté dans le Grand-Est, surtout au nord de le la région, où une tâche rouge nous poursuivait tous les soirs au JT de 20h ». Difficile de relancer le tourisme après pareille épreuve.

À Mulhouse, Nathalie Birling, chargée de promotion et directrice intérimaire à l’Office du Tourisme, ne cache pas qu’il s’agit d’une période compliquée : « C’est particulièrement difficile pour les hôteliers mulhousiens, qui font face à beaucoup d’annulations. » D’ordinaire, Mulhouse accueille ses premiers groupes de touristes à la période de Pâques : « c’est le moment idéal pour les groupes qui voyagent, après Pâques, il y a plusieurs jours fériés et de longs week-ends de quatre jours. »

Des pronostics difficiles

Les prévisions sont compliquées mais les acteurs du tourisme restent optimistes. À Strasbourg, bien avant le 2 juin et la réouverture des bars et des restaurants, les places, rues et quais de la ville ont vu défiler les habitants. Les Strasbourgeois ont réinventé le temps de quelques semaines une nouvelle manière de se retrouver, assis en petits groupes, en plein air, trinquant joyeusement à la fin du confinement. La réouverture des parcs et forêts était vivement attendue par les Alsaciens, en manque de dépaysement.

Nathalie Birling se réjouit de la réouverture des restaurants, commerces et lieux publics de Mulhouse et voit un frémissement touristique : « on sent que ça bouge un peu. De nombreuses personnes nous contactent pour être informées des lieux à nouveau accessibles au public. », affirme-t-elle. Patrice Geny se dit globalement optimiste sur la reprise de l’activité touristique : « le niveau des demandes de réservations à l’hôtel a atteint les 20/30 %, nous relevons la tête. Il est trop tôt pour se prononcer mais c’est de bon augure. »

Les quais de Strasbourg le 12 juin 2020, crédit photo: Sailesh Gya

Un besoin de dépaysement

L’envie de prendre un grand bol d’air est surtout l’un des signaux remarqués dans les deux départements. La directrice de l’OT de Mulhouse déclare qu’une grande partie des appels reçus concerne les circuits de randonnées, les idées de balades à vélo… Même constat pour Patrice Geny qui loue les atouts de l’Alsace: « Nous avons la chance de ne pas nous situer en zone littorale, en Alsace, pas de problème de « plages dynamiques » » Les Vosges n’ont pas l’image d’une région surpeuplée, les touristes apprécient s’y ressourcer. »

Les Vosges offrent le grand air

Les Alsaciens ont été nombreux à se précipiter au pied des montagnes vosgiennes à la levée du confinement. Le « circuit des quatre lacs » dans les Vosges l’illustre : dimanche 7 juin, les promeneurs marchaient en file indienne à moins d’un mètre les uns des autres, exit les gestes barrières. Annick et Didier Bronner sont propriétaires de la ferme auberge du Grand-Ballon, située en bordure de la route des crêtes, sur les hauteurs de Willer-sur-Thur (Haut-Rhin). En temps normal, ils ouvrent en continu à la mi-avril, jusqu’au mois de novembre. Malgré deux mois de retard, c’est avec un grand soulagement et dans la joie que le couple a accueilli ses habitués.  « 90% de notre clientèle est locale. Les salles n’ont pas été remplies dès les premiers jours à cause du brouillard, mais nous étions complet dès le premier week-end. », explique Didier Bronner. Le couple déplore l’absence de groupes d’habitués, d’ordinaire, les cars sont nombreux à déposer des personnes âgées, qui viennent profiter de la vue panoramique et d’un bon repas marcaire. Ils attendent leur retour avec impatience.

Crédits photos: Clémentine Voinchet – Sailesh Gya