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Le harcèlement de rue dans le viseur de Strasbourg

Les agressions sexistes et le harcèlement de rue ne diminuent pas. À Strasbourg, différentes mesures ont été mises en place pour protéger les femmes.

C’est un chiffre marquant : en France, 86% des femmes déclarent avoir subi au cours de leur vie au moins une forme d’atteinte ou d’agression sexuelle dans la rue selon une étude de l’institut d’études opinion et marketing en France et à l’international. Alors qu’un sentiment d’insécurité s’est installé dans l’esprit de nombreuses femmes, plusieurs mesures se sont développées pour les protéger. Depuis juin 2019, la compagnie des transports strasbourgeois (CTS) proposent un service à la demande pour les femmes. Après 22h, les passagères peuvent demander au chauffeur de les déposer entre deux arrêts au plus près de leur domicile mais cette initiative n’est pas encore entrée en fonction sur tout le réseau urbain : elle est actuellement en expérimentation sur la ligne 24 qui relie le Neuhof au centre ville en passant par la Kibitzenau et Neudorf.

Face au nombre important de témoignages de harcèlement de rue, la Strasbourgeoise Marie-Ange Fuchs a pris une initiative en novembre dernier. Elle a crée une dizaine de groupe Facebook dont l’objectif est de permettre aux personnes rentrant tard de pouvoir regagner leur logement sans encombre quand elles habitent dans le même quartier. C’est en partie grâce à la page Facebook «  étudiants de Strasbourg » que ce phénomène s’est développé.

Les transports en commun sont des lieux souvent cités par les femmes victimes en harcèlement.  (crédit : Damon Schlaefflin)

Une aide morale

L’association Handsaway a créé une application permettant à des victimes ou à des témoins de pouvoir géolocaliser des agressions et de pouvoir directement rentrer en contact avec la personne concernée. « Dans le contexte d’agressions sexistes et sexuelles que j’ai rencontrées, je me suis demandé ce que je pouvais faire concrètement explique Alma Guirao, fondatrice de Handsaway. Dois-je porter plainte ? Rallier le clan des féministes ? Ne rien faire et abandonner la partie ? ». Sa réponse a été cette application qui se résume en trois mots : Alerter, témoigner, réconforter. Les données récoltées par l’application permettent aussi d’informer et mobiliser les forces de l’ordre en cas de répétions d’agressions dans une même zone. « L’application ne remplace pas une personne qui est physiquement là mais elle me permet d’appeler de l’aide si besoin ou de pouvoir directement parler avec quelqu’un » explique Elsa , une Strasbourgeoise de 24 ans qui utilise cette application à Strasbourg.. Aujourd’hui, plus de 40 000 personnes utilisent cette application dans toute la France et environ 50 alertes sont publiées chaque mois. Autant de mesures qui pourraient permettre à terme de réduire le nombre d’agressions dans les rues.

Tamara Leroy

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