En France, la précarité menstruelle touche de nombreuses femmes démunies. Elles n’ont pas les moyens de s’offrir des protections hygiéniques. Cela peut concerner les SDF, les femmes avec peu ou pas des revenus et les étudiantes.
En moyenne, une femme aura ses règles pendant 38 ans. 38 années pendant lesquelles il faut acheter serviettes et/ou tampons tous les mois. Et très vite, la note est salée. Selon le film documentaire « 28 jours », réalisé par Angèle Marrey, une femme dépense plus de 3200 euros dans des protections hygiéniques dans sa vie. Sans compter les antidouleurs et les sous-vêtements à changer ou à détacher. Bien sûr, ce chiffre n’est pas le même d’une femme à l’autre. Mais la question se pose toujours : comment payer cette somme quand on a peu ou pas de revenus ?
Dans certaines villes, des progrès ont été amorcés. A l’Université de Lilles, à Villeneuve-d’Ascq, les esprits se sont éveillés. Des produits hygiéniques intimes ont été distribués gratuitement aux étudiantes sur le campus, en janvier 2019. Ce sont près de 30 000 kits qui ont été fournis par la direction. Ça a été la première opération du genre en France. D’un autre côté, le 5° arrondissement de Lyon a mis en place des boîtes à dons. N’importe qui peut y déposer protège-slip, tampons, serviettes ou coupes menstruelles qui seront redistribués. Cette initiative a notamment vu le jour grâce à l’association Règle Elémentaires.
Règles Élémentaires prend ce sujet au sérieux depuis plusieurs années. C’est la première association française de collecte de produits hygiéniques intimes. Elle est basée à Paris et se destine principalement aux femmes sans-abris ou mal logées. Et c’est depuis 2015 que sa créatrice, Tara Heuzé-Sarmini se bat pour aider les plus démunies. Des collectes sont organisées pour ensuite être redistribuées via le Samu Social. Et cette initiative s’est propagée jusqu’à Strasbourg.
Diana est auto-entrepreneuse et s’est aussi investie pour cette cause. Elle a créé une collecte de protections hygiéniques avec le hashtag #StrasbourgeoisesSolidaires. Diana communique uniquement sur les réseaux sociaux. C’est ainsi que plusieurs partenaires se sont joints à elle pour devenir des points de collecte. Ensuite, les dons seront répartis entre plusieurs associations bénéficiaires. Diana explique que « les protections hygiéniques sont des produits de nécessité et non de confort ».
Cécile Jacquot