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L’université se prépare à une rentrée exceptionnelle

Le président de l’Université de Strasbourg et le vice-président chargé de la formation ont évoqué la rentrée prochaine à l’occasion d’une conférence de presse organisée ce matin. Des changements sont à prévoir en raison de la crise sanitaire que traverse le pays.

« Cette rentrée sera forcément particulière. » C’est avec ces mots que Michel Deneken, président de l’Université de Strasbourg, a démarré la conférence de presse, ce vendredi matin. L’Université de Strasbourg accueille 52 000 étudiants chaque année, dont 8 000 néo-bacheliers. Cette année, avec un taux record de 89,12% en Alsace d’admis au baccalauréat, les amphis de l’Université de Strasbourg risquent d’être surpeuplés. 

D’autant plus que l’accueil des nouveaux étudiants est particulièrement privilégié. Les redoublants se retrouvent avec une épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes. Du côté de l’administration universitaire, il ne s’agira pas de gonfler son nombre d’étudiants. « Nous ne pouvons pas dépasser notre capacité d’accueil », a déclaré Benoît Tock, le vice-président chargé de la formation. Ce dernier appelle plutôt les futurs étudiants à réfléchir à la pertinence de se rendre à la fac et de se tourner vers des formations, où il reste des places. 

Un enseignement sur fond de crise sanitaire

Chuchoter avec son voisin ne sera désormais plus possible « On va condamner un siège sur deux partout. Dans un amphi de 600 places, il n’en restera plus que 300. », déclare Michel Deneken. Le président compte privilégier le présentiel au distantiel dans la mesure du possible.  Bidon de gel hydroalcoolique, port du masque si nécessaire, sens de circulation : tout sera mis en place. Certains aspects restent encore à éclaircir, mais aucune réponse n’est à attendre avant la rentrée.

Plusieurs pistes sont cependant évoquées. Sur les cours de deux heures en amphithéâtre, scinder la classe en deux, une heure par groupe, est à prévoir. Pour éviter tout croisement, un quart d’heure de battement sera mis en place pour faire sortir dans un premier temps les élèves, puis faire entrer les autres élèves ensuite. L’autre éventualité est une formule hybride de l’enseignement, 2/3 présentiel, 1/3 distantiel. Après la réussite du second semestre avec la quasi-totalité des cours, près de 100 000 heures, en visioconférence, l’administration se dit confiante, si les cours à distance devaient se reproduire. Mais le choix reviendra à chaque faculté de l’Université. Un possible casse-tête supplémentaire pour les étudiants. Certaines formations intégrant des cours d’autres formations dans leur cursus. 

Un accès pour tous

Au-delà de la question de savoir si tous ceux désireux de rejoindre l’Université de Strasbourg pourront être acceptés, d’autres problèmes se posent avec la crise sanitaire. En premier lieu, pour les jeunes bacheliers, qui arrivent sans expérience d’examens ou presque. Des cours de remise à niveau sont envisagés, notamment dans les facs de sciences où une certaine exigence est demandée dès la rentrée. En ce qui concerne les étudiants étrangers, pour le moment aucune restriction n’est envisagée. « Nous partons de l’idée que beaucoup de frontières sont ouvertes, nous avons fait le choix de ne rien interdire ni en mobilité entrante ni en mobilité sortante. », déclare Benoit Tock. 

Dans le cas du développement des cours à distance ou d’un nouveau confinement qui obligerait à faire de la visioconférence, les élèves devront être équipés informatiquement. Une étude réalisée par l’Université de Strasbourg a montré que 2,5% des étudiants, soit plus de 1 000 étudiants, n’avaient pas d’ordinateur. Un problème que l’administration espère régler grâce notamment au budget de près d’un million d’euros qui va être mobilisé pour cette rentrée. « D’après nos premiers rapports, contrairement à ce que l’on pourrait penser, le distantiel ne coûte pas moins cher, au contraire. », constate Michel Deneken. Une mise en place de façon définitive des cours via visioconférence pourrait conduire à une hausse des frais de scolarité. Un frein supplémentaire pour certains étudiants dans leur quête d’accès à l’Université. Sans compter les bacheliers professionnels, l’année dernière, en France, les néo-bacheliers étaient 56% à rejoindre les bancs de l’université.

Un article d'Antoine Baret édité par Sailesh Gya.

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