Un nid artificiel a été installé dans la flèche de la cathédrale. Un abri qui a pour objectif d’accueillir un couple de faucons pèlerins, régulièrement observé dans le secteur.
Les gargouilles de la cathédrale de Strasbourg vont accueillir de nouveaux voisins. Au sommet de la flèche de la cathédrale, la Fondation de l’Œuvre Notre Dame avec le soutien de la Ligue pour la Protection des Oiseaux d’Alsace (LPO Alsace) ont installé deux perchoirs pour accueillir un couple de faucons volant dans le secteur depuis plusieurs années. Cette installation a pour but de soutenir la biodiversité urbaine, mais aussi de lutter contre l’omniprésence des pigeons en ville. La municipalité strasbourgeoise doit en effet faire face à la grogne des habitants excédés par leur présence. Une forte présence qui serait lié au très grand nombres de restaurants. Une forte proposition de nourriture qui serait donc le principal facteur de leur présence. En 2016, l’idée de la méthode « au filet » avait vite été abandonné après une polémique. Les pigeons sont, en effet, attrapés par les services municipaux de la ville puis gazés par ces derniers. Le faucon, prédateur naturel du pigeon, « permet de réguler et de disperser naturellement les pigeons », selon LPO Alsace. Cette solution est plus écologique.
Un retour en force du faucon pèlerin
Menacé de disparition au début des années 1970, le faucon pèlerin est de plus en plus présent dans les agglomérations alsaciennes. Un oiseau qu’on peut retrouver sur les points en hauteur à l’instar de la Tour de Chimie à Strasbourg, culminant à 73 mètres. Il quitte le calme des campagnes pour se diriger vers les pôles urbains. « Le faucon vient en ville car il y a une forte offre de nourriture avec les pigeons. En forêt, il se nourrit de rouges-gorges et de merles, mais est dérangé par des activités humaines comme le trail ou les drones », affirme la LPO Alsace. De plus, l’interdiction d’utilisation du DTT, un puissant insecticide, en 1972 a contribué à la réintroduction du faucon pèlerin en Alsace. En effet, en tant que super-prédateur, il ingurgitait une forte dose de ce produit très nocif.
Thomas STENICO