Depuis deux semaines, l’entreprise Clikeco de Richwiller récupère un peu partout en Alsace des boîtes remplies de masques dans le but de les recycler. Un dispositif vertueux qui permet de faire vivre une seconde fois ces masques chirurgicaux usagés.
Les masques sont désormais omniprésents dans notre quotidien. Et souvent, ils se retrouvent abandonnés dans la nature. Agacé de voir des masques jetés devant son établissement, le gérant de Distri Club Médical à Colmar Jerome Lestoquoy a souhaité trouver une solution. « J’ai discuté avec l’entreprise Clikeco qui m’a proposé le concept de boîtes recyclable en Alsace. C’est génial, maintenant mes clients savent où jeter leurs masques : dans la boîte devant le magasin, et non par terre », dit-il. Ces boîtes, qui peuvent contenir en tous 350 masques usagés, sont vendues à 65 euros. Et c’est un destin plus écologique qui attendent les masques. « Au lieu de les envoyer à l’incinération, nous les acheminons vers un chemin de recyclage », explique Ferdinand Bézu, directeur du réseau clikeco.
Donner une seconde vie aux masques
Une fois que les participants du dispositif ont leur boîte pleine, c’est au tour de clikeco d’entrer en jeu. L’entreprise récupère l’objet et l’envoie à son partenaire Versoo, qui s’occupe de recycler les masques. « Après une période d’isolement d’un mois, la partie faciale du masque est broyée et transformée en bille de plastique. Elles deviennent ensuite des objets du quotidien comme des règles ou des pare-chocs de voiture », affirme Ferdinand Bézu. Mais la seule difficulté reste l’élastique qu’ils n’arrivent pour l’instant pas à revaloriser. Même si le masque n’est pas à 100% recyclé, l’initiative de Clikeco est très appréciée par les défenseurs environnementaux. « Cela sensibilise les gens sur la thématique des déchets. Beaucoup ne savent pas que les masques à usage unique sont du plastique, ça pollue », dit Dominique Verreman, membre de l’association Zéro Déchet Strasbourg.
Des boîtes victimes de leur succès
Ces boîtes à masques se retrouvent dans certaines pharmacies, entreprises ou certains lieux médicaux alsaciens. Et depuis le lancement de l’activité début mars, la liste des participants ne fait que de s’allonger. « En l’espace de deux semaines, on a déjà vendu une centaine de boîte. Les demandes augmentent de plus en plus, on en a énormément », affirme Ferdinand Bézu, directeur du réseau clikeco. Ce dispositif, pour l’instant déployé en Alsace, ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Clikeco compte bien élargir ce système vers d’autres horizons et dans toutes ses agences. « On va prochainement étendre notre offre en Île de France et en Aquitaine, ce n’est plus qu’une question de jours. Et bien sûr, notre objectif est aussi d’atteindre le national », dit Ferdinand Bézu.
Julia CLEMENTZ