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Commander les objets par la pensée, science-fiction ou réalité ?

La télécommande pourrait bientôt être remplacée par notre cerveau, qui se perd moins facilement. Les technologies contrôlables par la pensée sont actuellement encore à l’état de prototype.

La télékinésie, un fantasme parmi tant d’autres pouvoirs de fiction comme la télépathie ou la téléportation. Toutefois, il sera peut-être possible à l’avenir de contrôler un objet à distance grâce au progrès technologique (on ne garantit pas de don de lévitation !). C’est déjà le cas d’un jouet BB8, un droïde en forme de boule, figure iconique du film Star Wars VII. Après près de trois ans passés entre les mains de Paul Barbaste, étudiant strasbourgeois, ce robot est maintenant capable d’être commandé par la pensée. 

Le cerveau aux contrôles

En pratique, un casque électroencéphalographique (EEG) capte les ondes cérébrales pour les traiter ensuite grâce à un algorithme sur un appareil intermédiaire qui transmet à l’objet connecté la demande. En clair : c’est un ensemble de capteurs posés sur la tête de la personne contrôlant le robot, qui sont chargés d’envoyer les signaux électriques émis à un ordinateur. Un programme interprète ensuite le tout en un ordre comme “Avance” ou “Recule”, avant de le répéter au robot. “J’ai dû entraîner l’algorithme par machine learning des centaines de fois pour qu’il arrive à reconnaître ce que je voulais faire quand je lui demandais d’avancer.”, explique l’étudiant. Le machine learning permet au logiciel d’apprendre progressivement par lui-même ce qu’il doit faire. Pour l’instant, le droïde ne comprend que les commandes les plus simples. Une concentration maximale est nécessaire. Ce BB8 est encore loin de pouvoir voler nos données cognitives pour l’instant. La prochaine amélioration visera à pouvoir faire tourner le robot en même temps que celui aux commandes tourne la tête.

Quelles utilisations futures ?

En dehors de l’aspect “gadget”, d’autres entreprises se sont lancées dans la création d’interfaces neurotechnologiques, depuis quelques années. En juillet dernier, Neuralink, une célèbre société d’implants neuronaux détenue par Elon Musk, a annoncé travailler sur une technologie permettant aux personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson de communiquer plus facilement. Evidemment, le budget et le temps consacrés ne sont pas comparables. Ici, l’entreprise utilise une technologie invasive pour interpréter les signaux avec une grande précision, c’est-à-dire qui nécessite une intervention chirurgicale pour poser l’implant, à l’inverse du casque EEG, non-invasif. Le casque Muse, déjà en vente, vise à améliorer le sommeil des utilisateurs. “Des neuro-prothèses, invasives ou non-invasives, sont également en cours de développement.”, souligne Alexandre Reeber, président de l’association Neurotech X. Des exosquelettes connectés au système nerveux commencent aussi à apparaître en laboratoire. L’homme augmenté n’en est encore qu’à ses débuts.

Sofiane AIT IKHLEF